J'ai récemment lu Père et fils, d'Ivan Tourguéniev, dans lequel on trouve la phrase suivante :
"L'important est que deux fois deux font quatre, et tout le reste n'est que du vent."
Cette déclaration est faite par Bazarov, l'un des personnages principaux (sinon le personnage principal), et elle m'a immédiatement fait penser à un passage [1] du Sous-sol, de Fédor Dostoïevski, dans lequel la formule est reprise, pour montrer l'impasse qu'elle représente et son antagonisme profond avec la nature humaine, dont le but serait plutôt d'avancer que de découvrir des vérités absolues. Je me suis donc demandé si l'une des deux phrases pouvait faire écho à l'autre, et cela ne semble pas totalement impossible puisque le roman de Tourguéniev a été publié en 1862, tandis que l'ouvrage de Dostoïevski date de 1864. J'ai fait quelques recherches supplémentaires sur internet pour voir si la parenté était avéré, mais je n'ai rien trouvé...
[1] "C'est par une fourmilière qu'ont débuté les dignes fourmis, et il est probable que tel sera aussi le terme de leur carrière, ce qui fait honneur à leur constance et à leur sens pratique. Mais l'homme est un être versatile, et il se peut que, semblable au joueur d'échecs, il n'aime que l'action lui-même et non le but à atteindre. Et, qui sait ? (on ne peut s'en porte garant) il se peut que le seul but vers lequel tende l'humanité ne consiste que dans cet effort, dans cette action ; autrement dit : la vie n'aurait pas de but extérieur, lequel ne peut évidemment être que ce "deux fois deux : quatre", c'est-à-dire une formule. Or, deux fois deux : quatre, messieurs, est un principe de mort et non un principe de vie. En tout cas, l'homme a toujours craint ce "deux fois deux : quatre", et moi aussi j'en ai peur." (Le Sous-sol (chapitre IX), Dostoïevski)
samedi 28 mars 2009
dimanche 18 janvier 2009
Extraits : Le Colonel Chabert (Balzac)
Idée complexe exprimée de manière limpide :
"La seule épigramme permise à la Misère est d'obliger la Justice et la Bienséance à des dénis injustes." (Une étude d'avoué)
Description élégante et évocatrice d'un heureux soir de juin :
"La soirée était une de ces soirées magnifiques et calmes dont les secrètes harmonies répandent, au mois de juin, tant de suavité dans les couchers du soleil. L'air était pur et le silence profond, en sorte que l'on pouvait entendre dans le lointain du parc les voix de quelques enfants qui ajoutaient une sorte de mélodie aux sublimités du paysage." (La transaction)
"La seule épigramme permise à la Misère est d'obliger la Justice et la Bienséance à des dénis injustes." (Une étude d'avoué)
Description élégante et évocatrice d'un heureux soir de juin :
"La soirée était une de ces soirées magnifiques et calmes dont les secrètes harmonies répandent, au mois de juin, tant de suavité dans les couchers du soleil. L'air était pur et le silence profond, en sorte que l'on pouvait entendre dans le lointain du parc les voix de quelques enfants qui ajoutaient une sorte de mélodie aux sublimités du paysage." (La transaction)
jeudi 4 décembre 2008
Extrait : Résurrection (Tolstoï), le pardon et le jugement
Nekhlioudov s'interroge et lit les Evangiles. En lisant la scène où Jésus indique à Pierre de pardonner "septante fois sept fois", le sens profond du pardon lui apparaît. (Troisième partie, chapitre XXVIII)
Il voyait désormais clairement que les maux effroyables dont il avait été le témoin dans les prisons et les maisons de force ainsi que la tranquille assurance de ceux qui en étaient responsables, provenaient seulement de ce que les hommes voulaient entreprendre l'impossible : quand on est mauvais, peut-on corriger le mal ? Des êtres vicieux voulaient corriger d'autres êtres vicieux et s'imaginaient y parvenir par les châtiments corporels. Il en résultait que des êtres cupides et besogneux faisaient profession d'appliquer ces châtiments, ces redressements prétendus tels, s'y étaient pervertis eux-mêmes au dernier degré et ne cessaient de pervertir ceux qu'ils faisaient souffrir. Maintenant il avait une claire vision de toutes les horreurs qu'il avait observées et de ce qu'il fallait faire pour les supprimer. La réponse qu'il n'arrivait pas à trouver était celle-là même que le Christ avait faite à Pierre : il faut pardonner toujours et à tous, pardonner un nombre incalculable de fois, parce qu'il n'y a pas d'homme qui ne soit pas coupable et, pour cette raison, inapte à punir ou à corriger.
Il voyait désormais clairement que les maux effroyables dont il avait été le témoin dans les prisons et les maisons de force ainsi que la tranquille assurance de ceux qui en étaient responsables, provenaient seulement de ce que les hommes voulaient entreprendre l'impossible : quand on est mauvais, peut-on corriger le mal ? Des êtres vicieux voulaient corriger d'autres êtres vicieux et s'imaginaient y parvenir par les châtiments corporels. Il en résultait que des êtres cupides et besogneux faisaient profession d'appliquer ces châtiments, ces redressements prétendus tels, s'y étaient pervertis eux-mêmes au dernier degré et ne cessaient de pervertir ceux qu'ils faisaient souffrir. Maintenant il avait une claire vision de toutes les horreurs qu'il avait observées et de ce qu'il fallait faire pour les supprimer. La réponse qu'il n'arrivait pas à trouver était celle-là même que le Christ avait faite à Pierre : il faut pardonner toujours et à tous, pardonner un nombre incalculable de fois, parce qu'il n'y a pas d'homme qui ne soit pas coupable et, pour cette raison, inapte à punir ou à corriger.
Extrait : Résurrection (Tolstoï), conception de la vie
Première Partie, chapitre XLIV
Etonné, il le fut surtout de voir la Maslova, loin d'être honteuse de son état - non pas l'état de détenue (de cela elle avait honte), mais l'état de prostituée - en être satisfaite et presque fière. Et cependant, il ne pouvait en être autrement. Chacun de nous, pour agir, doit considérer son activité comme utile et importante. Aussi, quelle que soit la situation d'un homme, il se fera de la vie sociale une conception qui permette d'envisager sa propre activité comme importante et utile.
On s'imagine à tort que les voleurs, les assassins, les espions, les prostituées, jugent défavorablement leur profession et en éprouvent de la honte. Il n'en est rien. Les hommes que leur destin et leurs fautes placent dans une situation déterminée, si répréhensible soit-elle, se bâtissent une conception générale de la vie où leur situation particulière apparaît éminemment utile et respectable. Dans le but de soutenir leur point de vue, ces gens s'appuient instinctivement sur un milieu qui admet leur conception de la vie en général et leur place dans cette vie en particulier. Cela nous étonne de voir des voleurs s'enorgueillir de leur adresse, des prostituées de leur corruption, des assassins de leur cruauté. Mais nous ne sommes pas étonnés que pour autant que le milieu de ces gens est limité, et surtout parce que nous n'en faisons pas partie. Et cependant le phénomène n'est-il pas le même avec les riches s'enorgueillissant de leurs richesses, c'est-à-dire de leurs rapines, avec les chefs de guerre s'enorgueillissant de leur victoires, c'est-à-dire de leurs assassinats, avec les puissants s'enorgueillissant de leur puissance, c'est-à-dire de leur tyrannie ?
Si nous ne remarquons pas que ces gens, en vue de justifier leur situation, ont de la vie, du bien et du mal, une conception corrompue, c'est seulement parce que le cercle des gens qui ont adopté ces conceptions perverses est plus étendu et que nous-mêmes en faisons partie.
Etonné, il le fut surtout de voir la Maslova, loin d'être honteuse de son état - non pas l'état de détenue (de cela elle avait honte), mais l'état de prostituée - en être satisfaite et presque fière. Et cependant, il ne pouvait en être autrement. Chacun de nous, pour agir, doit considérer son activité comme utile et importante. Aussi, quelle que soit la situation d'un homme, il se fera de la vie sociale une conception qui permette d'envisager sa propre activité comme importante et utile.
On s'imagine à tort que les voleurs, les assassins, les espions, les prostituées, jugent défavorablement leur profession et en éprouvent de la honte. Il n'en est rien. Les hommes que leur destin et leurs fautes placent dans une situation déterminée, si répréhensible soit-elle, se bâtissent une conception générale de la vie où leur situation particulière apparaît éminemment utile et respectable. Dans le but de soutenir leur point de vue, ces gens s'appuient instinctivement sur un milieu qui admet leur conception de la vie en général et leur place dans cette vie en particulier. Cela nous étonne de voir des voleurs s'enorgueillir de leur adresse, des prostituées de leur corruption, des assassins de leur cruauté. Mais nous ne sommes pas étonnés que pour autant que le milieu de ces gens est limité, et surtout parce que nous n'en faisons pas partie. Et cependant le phénomène n'est-il pas le même avec les riches s'enorgueillissant de leurs richesses, c'est-à-dire de leurs rapines, avec les chefs de guerre s'enorgueillissant de leur victoires, c'est-à-dire de leurs assassinats, avec les puissants s'enorgueillissant de leur puissance, c'est-à-dire de leur tyrannie ?
Si nous ne remarquons pas que ces gens, en vue de justifier leur situation, ont de la vie, du bien et du mal, une conception corrompue, c'est seulement parce que le cercle des gens qui ont adopté ces conceptions perverses est plus étendu et que nous-mêmes en faisons partie.
Extrait : Résurrection (Tolstoï), le substitut
Je me suis attelé à un résumé de Résurrection, mais je peine à trouver le temps de l'achever, j'opte donc pour la solution de facilité : les extraits. Dans la phrase suivant, un rapide portrait du substitut... (Première partie, début du chapitre XXI)
Stupide de nature, il avait eu le malheur de sortir du collège avec une médaille d'or, puis d'obtenir à l'université un prix pour sa thèse sur les Servitudes en droit romain, aussi avait-il un aplomb extraordinaire et une confiance en soi illimitée, et comme à tout cela s'ajoutait quelques succès auprès des femmes, sa bêtise était devenue infinie.
Stupide de nature, il avait eu le malheur de sortir du collège avec une médaille d'or, puis d'obtenir à l'université un prix pour sa thèse sur les Servitudes en droit romain, aussi avait-il un aplomb extraordinaire et une confiance en soi illimitée, et comme à tout cela s'ajoutait quelques succès auprès des femmes, sa bêtise était devenue infinie.
jeudi 30 octobre 2008
Extrait : Guerre et Paix (Tolstoï), fin du tome I
Pierre Bézoukhov vient de sortir de chez les Rostov, chez qui il a rencontré Natacha. La jeune fille, qui a tenté de s'enfuir avec Anatole Kouraguine alors qu'elle s'était engagée à attendre le retour du prince André pour l'épouser, s'en veut terriblement de l'avoir blessé. Elle confie sa détresse à Pierre, que son témoignage bouleverse. Dans un bref dialogue, il lui confie qu'elle a encore toute la vie devant elle et qu'elle est digne d'amour. Natacha, pleurant pour la première fois depuis longtemps des larmes "de gratitude et d'attendrissement", le quitte, et Pierre sort de chez les Rostov.
"Où faut-il aller maintenant ?", demanda le cocher.
"Où ? se demanda Pierre. Où donc peut-on aller maintenant ? Est-il possible que ce soit au club ou faire une visite ?" Les hommes lui paraissaient tous si piteux, si misérables, en comparaison de ce sentiment de tendresse et d'amour qu'il éprouvait, de ce dernier regard adouci, reconnaissant qu'elle lui avait accordé à travers ses larmes.
"A la maison", dit-il et, malgré le froid de dix degrés, il écarta sa pelisse d'ours sur sa large poitrine qui respirait joyeusement.
Il faisait beau et froid. Au-dessus des rues sales et à demi obscures s'étendait un ciel sombre, constellé d'étoiles. Ce n'est qu'en regardant ce ciel que Pierre ne sentait pas l'humiliante bassesse des choses terrestres en comparaison des hauteurs où planait son âme. Comme il débouchait sur la place de l'Arbate, un immense espace de sombre ciel étoilé se découvrit à ses yeux. Presque au milieu de ce ciel, au-dessus du boulevard Pretchistenski, entourée de toutes parts et sertie d'étoiles mais se distinguant de toutes par sa plus grande proximité de la terre, sa lumière blanche et sa longue chevelure relevée du bout, apparaissait l'énorme et éclatante comète de 1812, cette même comète qui, disait-on, annonçait tant d'horreurs et la fin du monde. Mais cette claire étoile à la longue chevelure lumineuse n'éveillait chez Pierre aucune sensation de peur. Au contraire, il regardait avec joie de ses yeux mouillés de larmes cet astre éclatant qui, après avoir parcouru d'incommensurables espaces à une vitesse infinie suivant une ligne parabolique, semblait s'être soudain, comme une flèche qui s'enfonce dans la terre, planté à la place qu'il avait choisie dans le ciel noir et être resté là, la chevelure dressée, faisant jouer et briller sa lumière blanche parmi d'innombrables étoiles scintillantes. Il semblait à Pierre que cet astre était en harmonie parfaite avec ce qui emplissait son âme épanouie à une vie nouvelle, attendrie et réconfortée.
"Où faut-il aller maintenant ?", demanda le cocher.
"Où ? se demanda Pierre. Où donc peut-on aller maintenant ? Est-il possible que ce soit au club ou faire une visite ?" Les hommes lui paraissaient tous si piteux, si misérables, en comparaison de ce sentiment de tendresse et d'amour qu'il éprouvait, de ce dernier regard adouci, reconnaissant qu'elle lui avait accordé à travers ses larmes.
"A la maison", dit-il et, malgré le froid de dix degrés, il écarta sa pelisse d'ours sur sa large poitrine qui respirait joyeusement.
Il faisait beau et froid. Au-dessus des rues sales et à demi obscures s'étendait un ciel sombre, constellé d'étoiles. Ce n'est qu'en regardant ce ciel que Pierre ne sentait pas l'humiliante bassesse des choses terrestres en comparaison des hauteurs où planait son âme. Comme il débouchait sur la place de l'Arbate, un immense espace de sombre ciel étoilé se découvrit à ses yeux. Presque au milieu de ce ciel, au-dessus du boulevard Pretchistenski, entourée de toutes parts et sertie d'étoiles mais se distinguant de toutes par sa plus grande proximité de la terre, sa lumière blanche et sa longue chevelure relevée du bout, apparaissait l'énorme et éclatante comète de 1812, cette même comète qui, disait-on, annonçait tant d'horreurs et la fin du monde. Mais cette claire étoile à la longue chevelure lumineuse n'éveillait chez Pierre aucune sensation de peur. Au contraire, il regardait avec joie de ses yeux mouillés de larmes cet astre éclatant qui, après avoir parcouru d'incommensurables espaces à une vitesse infinie suivant une ligne parabolique, semblait s'être soudain, comme une flèche qui s'enfonce dans la terre, planté à la place qu'il avait choisie dans le ciel noir et être resté là, la chevelure dressée, faisant jouer et briller sa lumière blanche parmi d'innombrables étoiles scintillantes. Il semblait à Pierre que cet astre était en harmonie parfaite avec ce qui emplissait son âme épanouie à une vie nouvelle, attendrie et réconfortée.
dimanche 12 octobre 2008
Nouvelles de Nicolas Gogol
J'entreprends, dans ce billet, un résumé de quatre nouvelles de Nicolas Gogol, extraites des Nouvelles de Pétersbourg (autrement dit, le résumé des Nouvelles de Pétersbourg, hormis La Perspective Nevski, qui suivra peut-être un jour).
Premier résumé, celui du Portrait, particulièrement décousu... Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, il s'agit avant tout d'un aide mémoire.
Le Portrait
Première partie
Tchartkov, un jeune peintre de Pétersbourg, achète un portait dans un magasin de tableau. Ce portrait figure un vieillard drapé dans un costume asiatique, vieillard dont les yeux semblent réels. Rapportant le tableau chez lui, Tchartkov, qui vit pauvrement et se consacre entièrement à son art, apprend qu'on doit venir l'expulser le lendemain. Il se couche cependant, et sa nuit est parsemée de cauchemars : l'homme du portrait le regarde, sort du tableau, et fait tomber des rouleaux de mille ducats. Quand il se réveille, on vient pour l'expulser : il n'a pas d'argent, et s'apprête donc à partir, mais alors un rouleau tombe du portrait, lui donnant de quoi s'acquitter de ses dettes. Que doit-il faire de cet argent ? Il songe d'abord aux années de liberté qu'ils pourraient lui offrir, années durant lesquelles il aurait tout loisir de perfectionner son pinceau, mais l'attrait de la vie fastueuse l'emporte rapidement. Il prend un bel appartement, fait écrire des articles élogieux à son sujet, réalise des portraits à la chaîne pour des gens en vue, et acquiert ainsi aisance et notoriété. Un jour, on lui demande de venir juger un tableau, qui se révèle être un chef d'oeuvre absolu. A sa vue, Tchartkov, qui a bien vieilli, repense à sa jeunesse, à son talent, aux heures qu'ils pouvaient passer à ses études, et il enrage de réaliser qu'il a perdu ses meilleures années. Il tente alors de s'enfermer et de peindre, de montrer ce dont il est capable, mais il n'aboutit à rien. Avait-il jamais eu du talent ? Afin de vérifier, il regarde ses premiers ouvrages, et comprend que oui. Mais alors, son regard tombe sur le portrait, ce portrait qu'il avait oublié durant toutes ces années, et il réalise que c'est lui qui a donné cette tournure désastreuse à sa vie. Une sorte de folie s'empare alors de lui, et il décide d'employer son argent à l'acquisition des plus parfaites oeuvres d'art, afin de les détruire. Possédé par cette passion maladive, il meurt.
Deuxième partie
Lors d'une grande vente aux enchères, deux hommes s'affrontent pour le portrait d'un Asiatique vêtu d'un ample cafetan dont le regard semble plonger dans l'âme de ceux qui l'observent. Mais un troisième homme sort bientôt de l'assistance afin de faire valoir ses droits sur ce tableau. Il débute alors une longue explication, qui commence par l'évocation d'un terrible usurier au teint basané. Agrémentant ses dires de moult exemples, il raconte que chaque personne qui avait recours à ses services voyait sa vie basculer tragiquement. Or, il arriva que cet homme vint un jour voir le père de l'homme qui faisait valoir ses droits sur le tableau pour lui demander de faire son portrait. Le père, qui avait songé à peindre l'esprit des ténèbres, accepta, pensant qu'il correspondrait tout à fait à ce sujet funeste. Mais tandis qu'il le peignait, un grand tumulte l'agitait, au point qu'il dut bientôt s'arrêter. Prenant sur lui, le père achèva le portrait, mais l'usurier le refusa finalement, et le jour-même mourrut. Plongé dans le désarroi, le père sentit sa nature changer, ce qui se matérialisa par l'ambition de remporter un concours auquel participait l'un de ses élèves, afin de lui montrer ce dont il était capable. Le jour du verdict, tout le monde pensait qu'il allait gagner, mais ce ne fut pas le cas, un ecclésiastique remarquant qu'il y avait dans son oeuvre quelque chose de satanique. Plus qu'irrité, le père décida alors de brûler le portrait, mais un ami le convainquit de le lui donner. L'ami, alors changea à son tour de caractère, puis donna le tableau, qui bouleversait le cours de toutes les existences qu'il croisait. Le père ne pouvait supporter d'avoir ainsi peint le diable et entra dans les ordres, observant des règles de vie extrêmement strictes. Enfin, un jour, il lui sembla qu'il était prêt, et réalisa alors un autre tableau, à l'opposé du précédent : dans celui-ci, tout évoquait le divin. Rencontrant peu après son fils, il lui confia alors que le talent obligeait à travailler afin de comprendre chaque mystère de la création, cette création qui l'emportait toujours sur la desctruction. Evoquant alors le portrait de l'usurier, il demanda à son fils, s'il retrouvait le tableau, de le détruire aussitôt. Là se terminent les explications de l'homme lors de la vente aux enchères, mais quand il se retourne en direction du tableau, celui-ci a disparu...
Premier résumé, celui du Portrait, particulièrement décousu... Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, il s'agit avant tout d'un aide mémoire.
Le Portrait
Première partie
Tchartkov, un jeune peintre de Pétersbourg, achète un portait dans un magasin de tableau. Ce portrait figure un vieillard drapé dans un costume asiatique, vieillard dont les yeux semblent réels. Rapportant le tableau chez lui, Tchartkov, qui vit pauvrement et se consacre entièrement à son art, apprend qu'on doit venir l'expulser le lendemain. Il se couche cependant, et sa nuit est parsemée de cauchemars : l'homme du portrait le regarde, sort du tableau, et fait tomber des rouleaux de mille ducats. Quand il se réveille, on vient pour l'expulser : il n'a pas d'argent, et s'apprête donc à partir, mais alors un rouleau tombe du portrait, lui donnant de quoi s'acquitter de ses dettes. Que doit-il faire de cet argent ? Il songe d'abord aux années de liberté qu'ils pourraient lui offrir, années durant lesquelles il aurait tout loisir de perfectionner son pinceau, mais l'attrait de la vie fastueuse l'emporte rapidement. Il prend un bel appartement, fait écrire des articles élogieux à son sujet, réalise des portraits à la chaîne pour des gens en vue, et acquiert ainsi aisance et notoriété. Un jour, on lui demande de venir juger un tableau, qui se révèle être un chef d'oeuvre absolu. A sa vue, Tchartkov, qui a bien vieilli, repense à sa jeunesse, à son talent, aux heures qu'ils pouvaient passer à ses études, et il enrage de réaliser qu'il a perdu ses meilleures années. Il tente alors de s'enfermer et de peindre, de montrer ce dont il est capable, mais il n'aboutit à rien. Avait-il jamais eu du talent ? Afin de vérifier, il regarde ses premiers ouvrages, et comprend que oui. Mais alors, son regard tombe sur le portrait, ce portrait qu'il avait oublié durant toutes ces années, et il réalise que c'est lui qui a donné cette tournure désastreuse à sa vie. Une sorte de folie s'empare alors de lui, et il décide d'employer son argent à l'acquisition des plus parfaites oeuvres d'art, afin de les détruire. Possédé par cette passion maladive, il meurt.
Deuxième partie
Lors d'une grande vente aux enchères, deux hommes s'affrontent pour le portrait d'un Asiatique vêtu d'un ample cafetan dont le regard semble plonger dans l'âme de ceux qui l'observent. Mais un troisième homme sort bientôt de l'assistance afin de faire valoir ses droits sur ce tableau. Il débute alors une longue explication, qui commence par l'évocation d'un terrible usurier au teint basané. Agrémentant ses dires de moult exemples, il raconte que chaque personne qui avait recours à ses services voyait sa vie basculer tragiquement. Or, il arriva que cet homme vint un jour voir le père de l'homme qui faisait valoir ses droits sur le tableau pour lui demander de faire son portrait. Le père, qui avait songé à peindre l'esprit des ténèbres, accepta, pensant qu'il correspondrait tout à fait à ce sujet funeste. Mais tandis qu'il le peignait, un grand tumulte l'agitait, au point qu'il dut bientôt s'arrêter. Prenant sur lui, le père achèva le portrait, mais l'usurier le refusa finalement, et le jour-même mourrut. Plongé dans le désarroi, le père sentit sa nature changer, ce qui se matérialisa par l'ambition de remporter un concours auquel participait l'un de ses élèves, afin de lui montrer ce dont il était capable. Le jour du verdict, tout le monde pensait qu'il allait gagner, mais ce ne fut pas le cas, un ecclésiastique remarquant qu'il y avait dans son oeuvre quelque chose de satanique. Plus qu'irrité, le père décida alors de brûler le portrait, mais un ami le convainquit de le lui donner. L'ami, alors changea à son tour de caractère, puis donna le tableau, qui bouleversait le cours de toutes les existences qu'il croisait. Le père ne pouvait supporter d'avoir ainsi peint le diable et entra dans les ordres, observant des règles de vie extrêmement strictes. Enfin, un jour, il lui sembla qu'il était prêt, et réalisa alors un autre tableau, à l'opposé du précédent : dans celui-ci, tout évoquait le divin. Rencontrant peu après son fils, il lui confia alors que le talent obligeait à travailler afin de comprendre chaque mystère de la création, cette création qui l'emportait toujours sur la desctruction. Evoquant alors le portrait de l'usurier, il demanda à son fils, s'il retrouvait le tableau, de le détruire aussitôt. Là se terminent les explications de l'homme lors de la vente aux enchères, mais quand il se retourne en direction du tableau, celui-ci a disparu...
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